Message de l'ARAC Essonne à l'occasion du 11 novembre 2009

Publié le par ARAC Essonne

Ils étaient partis pour que ce soit la dernière, l’espoir d’un monde meilleur à portée de leur vie.

 

Quatre année durant, jetés dans la plus effroyable mêlée, tuant pour ne pour être tués, pataugeant dans la boue, sous la mitraille, les poumons brûles, ils ont vécu l’enfer, chaque aube nouvelle étant un sursis gagné sur la mort.

 

Lorsque résonne le clairon de l’armistice, 10% de la population active masculine française a été anéantie.

 

-         1 500 000 soldats ont été tués au combat, nombre d’entres eux venus d’autres rivages de la méditerranée, d’Afrique noire ou d’Asie ont gagné pour leurs famille et leurs peuples respectifs le droit à réparation de la part de ceux qui les ont envoyés à l’abattoir.

 

-         600 000 civils décèderont à la suite d’opérations militaires, de disette ou d’épidémies. La plupart parmi les 3 000 000  de blessés de gazés conserveront une invalidité.

 

 Au total plus de 10 000 000  de morts deux fois plus de blessés pour l’ensemble des belligérants. Ce sont là, tous confondus avec leurs familles les vrais perdants et pour quels résultats.

 

Les pays d’Europe sortiront de la guerre affaiblis, humainement et matériellement sinistrés. Nous avions certes effacé le désastre de Sedan mais aucun des problèmes posés au début du vingtième siècle n’était résolu.

 

Les crises morales, politiques et économiques qui suivront jalonneront la voie qui de l’intervention militaire à l’est contre la république des soviets aux aventures coloniales  en passant par la répression des forces progressistes, conduira à l’holocauste.

 

C’est avec certitude ce bilan d’ensemble qui justifie le mieux le nom donné à cette guerre.

 

Grande par l’ampleur, jusqu’alors inégalée des forces en présence, des moyens de destruction utilisés et des sacrifices imposés.

 

Grande aussi par une déception à la mesure de l’illusion qu’elle avait suscitée.

 

Trompés par les tenants de l’union sacré des marchands de canon et des exploités – on pourrait dire tout autant de l’union de l’exclu et du financier spéculateur – oublieux des avertissement de Jaurès, les survivants reviendront meurtris, témoigneront de ce qu’ils avaient endurés mais prêts à reprendre la lutte pour faire vivre et partager leur idéal de Paix, de Liberté, de fraternité, de justice et de progrès social.

 

C’est ce message dont l’écho nous est parvenu que nous avons le devoir de relayer inlassablement.

 

Discours tant de fois  ressassés  auprès des monuments aux morts, qu’ils pourraient en paraître désuets mais pour écarter la violence des armes, ne faut-il pas en connaître la genèse et le prix fait de douleurs de larmes et de sang ?

 

Les mentalités, c’est une certitude, évoluent moins vite que les sciences et les techniques.

 

Les appétits de lucre et de puissance, les volontés expansionnistes, les tentatives hégémoniques sont toujours  présents, les moyens de destructions massives et d’interventions rapides qui permettent de porter  le feu là ou les peuples refusent de se soumettre à la règle dominante n’ont jamais été aussi performants : C’est ainsi que meurent les enfants irakiens, palestiniens et afghans, bien d’autres encore.

 

Des conflits d’intérêts économiques, financiers, sordides s’exacerbent. Les rancoeurs s’accumulent sur fond d’insatisfaction permanente…

 

Des nuées dont on sait qu’il faudra qu’elles éclatent un jour faute d’avoir été désamorcées s’amoncèlent aujourd’hui comme hier.

 

Malgré les assurances données de droite comme de gauche, pas plus de société d’abondance pour demain il n’est de coexistence pacifique assurée pour l’éternité. Bien fol est qui s’y fierait.

 

Qui pourrait en ces temps de consensus, informer les générations actuelles sur la réalité historique malmenée par les médias et les alerter des dangers qu’elles encourent sinon le monde des anciens combattants, la mémoire collective et la tradition orale sur lesquelles ont reposé bien des civilisations mais aussi un système éducatif, rénové dans ses programmes, à même d’éclairer le passé, de développer l’esprit critique pour offrir à notre jeunesse les repères qui lui permettront d’appréhender puis de résoudre les problèmes présents et à venir et de s’avancer avec plus de quiétude sur les chemins de la vie.

 

Tâche immense, défit du temps présent, sans laquelle le malaise et le marasme ne pourraient qu’aller grandissants.

 

En ces temps de repentance n’oublions pas qu’il est aussi possible de prévenir.

Publié dans Mémoire

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