Déclaration du comité départemental ARAC Essonne

Publié le par ARAC Essonne

  Le 10 novembre dernier, les députés examinant les crédits budgétaires 2011 des ACVG avaient adopté trois amendements significatifs portant sur la retraite du combattant, l’Allocation de solidarité pour les conjointes survivantes, les réfractaires au STO.

 

  Le 14 novembre, le poste de Secrétaire d’Etat aux AC disparaissait du nouveau gouvernement Fillon.

 

  Le 17 novembre, les députés de la majorité Sarkosyste obéissant docilement aux injonctions gouvernementales, se déjugeaient et reniaient leurs engagements en annulant les avancées votées une semaine plutôt.

 

Une telle successions d’abandons nous indigne et nous alerte quant aux pratiques de plus en plus autoritaires mises en œuvre par le gouvernement aux ordres du président, quant aux risques aggravés que court la République lorsque le « fait du prince » et la docilité de sa majorité élue conduisent à un déni de démocratie, à l’abandon des pouvoirs et du rôle législatif au profit du seul exécutif.

 

  A quoi sert donc le parlement dans un tel contexte si ses propres décisions peuvent être reniées sur ordre du gouvernement ?

 

  A quoi servent donc les élus si, tournant le dos aux intérêts de leurs mandants, ils abandonnent leurs prérogatives et les principes républicains de démocratie ?

 

  C’est une situation extrêmement grave et qui peut-être lourde de conséquences. Les engagements solennels écrits et reniés, les promesses électorales bafouées, une politique de plus en plus injuste frappant les plus démunis pour mieux favoriser les nantis, les principes républicains et la démocratie détournés au service d’un Etat confondant ministère et parti gouvernemental sont autant de facteurs qui – en situation de crise de la démocratie – peuvent entraîner la chute des valeurs républicaines, au profit de l’extrême droite et du Front national.

 

  Cette situation est inacceptable, nous la dénonçons et nous la combattront dans l’intérêt même des ACVG, de la population française, de la République et de la Nation.

 

  Face à la démolition systématique du Secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants, de ses services et de ses moyens de mettre en œuvre les droits à réparation, nous réclamons au sein du Gouvernement la nomination d’un Secrétaire d’Etat aux ACVG, un budget capable de répondre concrètement aux légitimes revendications des ACVG, une politique sociale au service des intérêts de toute la population, de la jeunesse, des étudiants, des

 

 

femmes, des retraités dans tous les domaines (emplois, enseignement, santé, logement, culture, loisirs, pouvoir d’achat, etc.).

 

  Les ACVG qui sont encore près de 4 millions en France, dont plus de 50.000 en Essonne, protestent avec force contre la suppression du poste de Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants.

 

De ce fait, le siège officiel de la rue de Bellechasse à Paris est vide de tout référent ACVG et appartient à la seule Défense. Les institutions ACVG relevaient déjà de la coquille vide ; celle-ci vient d’être écrasée !

 

Cette démarche souligne la volonté gouvernementale d’en finir avec le fait AC, sa spécificité nationale et ses institutions officielles. Elle vise à soustraire aux yeux du public que près de 4 millions d’hommes et de femmes de notre pays sont bénéficiaires d’un droit à réparation au nom de la dette imprescriptible de la Nation.

 

« Loin des yeux, loin du cœur », la casse des institutions et les budgets au rabais peuvent se mener sans bruit dans l’ombre au nom d’une crise qui ne frappe pas tout le monde, si l’on juge par l’explosion des profits des entreprises du CAC 40 et autres.

 

Tandis que les administrateurs de ces sociétés perçoivent des sommes faramineuses (250.000 à 800.000 euros par mois !) sans parler de leurs retraites dorées, une veuve de guerre dont le mari est mort au combat pour la France ne perçoit que 591,22 euros pour vivre. Quel scandale !

 

Nous ne laisserons pas foulés aux pieds les droits de ces ressortissants, leurs institutions ni les valeurs républicaines qui ont présidé à leur naissance et à leurs développements au cours des décennies passées, depuis la loi du 31 mars 1919, dite « Charte du Combattant ».

 

Héritiers des patriotes de 1789, de Valmy, de la Commune de Paris, des Poilus de 14-18, du Front Populaire, de la résistance et du programme de son Conseil national, acteurs des guerres contemporaines et citoyens responsables, nous ne laisserons pas casser la France ni porter atteinte à la république.

 

                                                                                                                          à Fleury-Mérogis le 18 novembre 2010

 

 

 4 avenue Charles de Gaulle – 91600 SAVIGNY SUR ORGE

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